Les poteaux mitaines

Le temps froid apporte avec lui ses coutumes, ses plaisirs et ses désagréments. Certes, la saison hivernale s’accompagne de petites douleurs physiques, comme le vent, la glace et le manque de lumière. Malgré tous ces désagréments, j’y vois un côté magique, même ludique et qui me fait sourire. Celui des poteaux mitaines. Le cadre urbain regorge d’objets qui se retrouvent en dehors de leur contexte habituel. Ce foisonnement fait en sorte qu’avec le temps on s’habitue à leur présence insolite. Ils font en quelques sortes partie intégrante du mobilier urbain.


C’est lors de l’une de mes balades quotidiennes dans le quartier Limoilou que j’ai aperçu mon premier, poteau mitaines. Le hasard m’accompagnait lors de ce doux matin de novembre. L’air était ni froid, ni chaud, une température imperceptible. Le soleil, épuisé de cet étrange été, peinait à s’élever au-dessus de l’horizon. Sur la cime des érables de Norvège qui bordent les rives de la rivière Saint-Charles, des feuilles aux couleurs citrouilles résistaient encore aux sauts d’humeurs de l’automne. La rivière s’écoulait de façon langoureuse, tandis que les joggeurs rythmaient leurs pas au tempo de la ville. 


Sans que je m’en doute, les températures automnales des derniers jours avaient mis en place les conditions idéales pour le début de la saison des poteaux mitaines. Les poteaux mitaines, on ne les espère pas comme la neige ou les premières décorations de Noël. ils arrivent sans s’annoncer et petit à petit ils essaiment, d’un poteau à l’autre. Quoique rare, on y trouve même à l’occasion des foulards et des tuques. Mais au fait, que se passe-t-il ensuite. Peut-on réellement recréer le duo? C’est l’une des grandes énigmes de ce rituel urbain. Peu importe la finalité de ce geste, je vous invite tous de continuer a y contribuer. Après tout qui sait si l’on ne finit pas par retrouver ce duo tellement indispensable pour affronter les glaciales journées de notre hiver québécois.

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