La mer anglaise / Mon passé ailleurs

 

La mer anglaise

J’ai appris à la dure que le système de notations n’est pas tout à fait le même dans les universités anglaises que dans celles de ma province d’origine. J’étais effondrée la première fois que j’ai reçu une note ; je n’étais pas habituée d’avoir moins de 85 %. J’ai vite caché ma copie dans mon sac, de peur que quelqu’un ne l’aperçoive. Personne ne me prêtait attention, concentré sur leur propre résultat. Dès la fin du cours, je me suis dépêchée de sortir de l’école. Plusieurs lectures et travaux m’attendaient sur ma table de bureau à mon appartement, mais je n’avais pas la tête à ça. J’ai acheté un sandwich et je me suis dirigée vers la gare de train. La ville d’Exeter était pour mon plus grand bonheur assez proche de la mer. J’habitais en Angleterre que depuis un mois ; je n’avais pas encore pris le temps de visiter cette nouvelle terre d’accueil. Cet après-midi ensoleillé était le moment rêvé.

 Mon souffle s’est coupé devant l’immensité et la beauté de l’océan. Les grandes falaises brunes me faisaient me sentir toute petite. J’ai marché jusqu’à ce que mes nouvelles chaussures me rongent les pieds et que le vent bleuit mes doigts.

Quand je suis rentrée à mon appartement, ma coloc m’a demandé si j’avais passé une bonne journée. J’ai acquiescé avec un grand sourire, ma note oubliée.

 

 

Mon passé ailleurs

Contempler le passé, tel est la promesse des villages d’antan. C’est comme un musée vivant et interactif. Le village historique acadien m’a immergée dans un passé pas si différent à celui de mes ancêtres. Ce village reconstitué de la Nouvelle-France aurait tout aussi pu se situer au Québec qu’au Nouveau-Brunswick. Lors d’une journée d’été, ma famille et moi avons visité ce site historique. Dans chaque maison, des employés vêtus d’habits d’époque nous racontaient l’histoire des propriétaires de la demeure. Plusieurs nous démontraient aussi différentes tâches effectuées dans les maisons. Nous avons pu assister, entre autres, à la cuisson d’un pain dans un four à bois, au tissage de filets de pêche et celui du coton pour confectionner des chemises. Étant moi-même passionné de l’artisanat, j’ai trouvé cette dernière activité particulièrement captivante. Mon père a brisé ma balloune en me rappelant que les vêtements sont fabriqués principalement en industrie de nos jours. Je rêvais de travailler un été dans un endroit où le tissage de la laine se fait de façon artisanale.

Même si je ne suis pas acadienne, j’avais l’impression de retrouver une page de mon histoire. Pour que l’immersion soit complète, il ne manquait que je sois habillée avec des vêtements de l’époque.

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