Rêverie au cœur d'un champ de blé


    Je gambadais dans un champ de blé. Une douce brise berçait les épis, au gré du vent. Les rayons de soleil brillaient et jetaient des étincelles sur les tiges dorées. Une odeur de terre humide emplissait mes narines et l’air automnal s’introduisait aisément dans mes poumons. Un sentiment fort, grisant s’emparait de moi. Je faisais tournoyer ma longue jupe fleurie. Mes cheveux, libérés, valsaient derrière moi.

            Mes chiens couraient et sautillaient dans le champ. Ils étaient libres de s’amuser, sans limites ni contraintes. Je les appelais et profitais d’un moment pour les caresser. Leurs poils me remémoraient une douce étoffe de velours. J’aimais déposer mon nez au creux de leur pelage. Je me sentais apaisée, joyeuse. Je les laissais repartir, admirative devant leur fougue. Mes chiens, mes fidèles confidents. J’effaçais une larme au coin de mon œil.

            À l’horizon, j’apercevais une table drapée d’une nappe blanche. Deux bouquets se dressaient au centre de cette table. Un harmonieux mélange de fleurs rose tendre et de tiges de blé. Je humais le parfum frais, sucré, mais subtil des roses. Je voulais m’y saouler. Mon cœur s’activait devant tant de beauté. Les convives arrivaient et se promenaient d’une personne à l’autre. Les gens que j’affectionnais étaient tous présents : l’amie de longue date, le conjoint attentionné, la mère dévouée, le fils taquin. Comblée de bonheur, j’effectuais quelques pas de danse. Je touchais aux portes du paradis.

            Les invités étaient libres d’être eux-mêmes. Aucun jugement. Uniquement de l’amour et de l’approbation. J’entendais des éclats de rire cristallin. Je baignais dans une atmosphère douce et festive, je flottais dans un état de grâce. Le temps pouvait s’arrêter. Je savourais chaque parcelle de cet instant parfait.

            

Commentaires