Ta gueule le riche !

 

Ta gueule le riche ! À chaque premier du mois, t’arrives avec ta Tesla. C’est ben important pour toé de nous flasher ta réussite. T’es quelqu’un toé, tu t’élèves au-dessus de la masse populace. Tu nous réclames ton chèque pis tu veux rien entendre d’autre. Tout de même que j’ai pas l’argent, que j’ai rien à manger ce mois-ci, tu t’en fous. C’est pas ton problème, t’as tes paiements à faire de ton bord. Combien de fois tu m’as menacé d’appeler la Régie pour me foutre à porte ? Ça, c’est dans tes bonnes journées. Sinon, tu fais aller tes gros bras, comme la grosse brute que t’es. Vas-y, fesse-moé, mais ça me donnera pas l’argent pour te payer.

Ta gueule le riche ! Tu t’énerves pis tu me traites de looser. Pour toé, je suis juste une plaie. Je contribue pas à société faque chu bon pour le trou des Spartiates. Le monde se divise en deux pis chu du côté des faibles, des pas bons. Je vais te le dire : tu m’lèves le cœur. T’as peut-être de l’argent, mais t’as pas de valeur, man. Ton empire, tu l’as bâti en écrasant les autres, en faisant de l’argent sur leur dos. Quand tu te regardes dans le miroir, t’es vraiment fier de toé ? Tout ça pour quoi? Pour t’acheter une troisième voiture pis une deuxième maison. Tu dois être ben dans ton château, riche, mais complètement seul. Hey, ça, c’est de la grande réussite. T’as tout compris de la vie ! Faut tu que t’ailles aucune estime de toé pour vouloir impressionner autant ? Quand on te regarde, on t’admire pas man, on te trouve laid en-d’dans comme en-dehors. J’ai tellement de mépris pour toé. J’aurais juste le goût de te brasser pis de te demander qu’est-ce qui marche pas dans ta petite tête enflée.

Ta gueule le riche ! Quand tu décampes avec mon chèque, tu pars avec mon restant de dignité. Ça te fait sentir grand de me piler dessus. Enweille, prends-la ma fierté, t’en as plus besoin que moé. Je rêve juste de te voir tomber. Un moment donné, la vie va te ramasser et tu vas en baver. Personne ne sera là pour te relever, parce que t’auras créé le vide autour de toé.

Ta gueule le riche ! Ton bloc rempli de moisissure, t’as jamais pensé le réparer ? Ben non, des coquerelles comme moé, ça mérite pas de vivre dans du beau, dans un lieu sain. Les murs sont pleins de pourriture à grandeur. Tu crois qu’on le sait pas ? T’as choisi de nettoyer ça grossièrement au lieu de tout remplacer, comme on te l’a suggéré. Ma santé et celle de mes enfants, tu t’en sacres. Faudrait pas tu perdes trop d’argent. Après tout, t’as besoin d’un plus gros bateau.

Ta gueule le riche ! J'te crotte ton immeuble. Je sais, ça parait pas ben. Tu vas sortir ton cash pour effacer mon barbouillage. Parce que le paraitre, c’est important, han ?