Les bas de ruelles

 





Les bas de ruelles

 

Je ressens le besoin de me libérer d’un poids ce matin. Ça fait des années que j’observe le mouvement sans le comprendre, mais là, trois offenses dans la même semaine, non, ça suffit, je peux pu accepter ça. Qu’est-ce qui se passe avec vos bas la gang?! Pourquoi j’en trouve plus sur les trottoirs que dans mes tiroirs? Comment vous faites votre compte? Y sont donc ben expressifs vos pas chassés pour vous dénuder les pieds!

C’est pas vous qui les enlevez, c’est ça? C’est eux autres qui jugent qu’y ont pu besoin de votre assistance?

Y’avaient envie de jouer au parc pis ça vous tentait pas? Vos orteils nus préféraient votre sofa?

Y’arrivaient pu à prendre leur pied avec vous? Vous les laissiez sécher seuls, pas d’autres vêtements, pas d’assouplissant?

Y’en pouvaient pu de votre mycose démesurée? Ça faisait déjà un moment qu’y protestaient pour une crème de meilleure qualité?

Y sont rendus à faire du piquetage devant vos escaliers pour se faire entendre? Demandent un droit de veto sur vos bottines puantes?

Y’ont choisi de changer de métier? L’envie de faire du pole dance sur les poteaux de bords de rue les a déjà trop torturés?

Y décident de tracer leur propre route dans les ruelles mal éclairées? Y se chum avec des chats errants, deviennent des mouthguards pour chiens désobéissants? 

C’est vrai que le froid est pogné dehors, que ça fait peur un rat gelé, mais reste que c’est toujours mieux que de se faire percer la gorge par vos ongles écaillés.

Câline c’est pas drôle. Pas drôle la vie d’un bas.




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