Lettre à l'incompris




Monsieur Badawi 


Il y a de cela, cinq ans je crois, nous avons parlé de votre histoire dans un cours de Monde contemporain. Mon professeur voulait que nous réfléchissions sur nos droits, ici au Canada, et ceux ailleurs dans le monde. 

Cinq ans plus tard, si je peux dire ainsi, nous nous recroisons. En cinq ans, les choses ont changé dans le monde occidental. Les femmes commencent à se faire entendre, mais la bataille n’est pas gagnée. L’actualité religieuse a pris les devants, depuis quelques années, ici. En arrivant au pouvoir, notre premier ministre a interdit les signes religieux dans les endroits publics. La province est divisée entre les deux avis.  

Mon avis sur le sujet est assez simple. Tant que le monde religieux et laïcs, ne tenteront pas de se comprendre et parler, la situation ne changera pas. Les contradictions vivront toujours.  

Je ne peux pas vraiment dire si je suis à 100 % laïcs ou non. Je pense qu’il y a quelque-chose de plus grand que nous, mais je ne sais pas si je dois l’appeler Dieu. Ce que je crois, par contre, c’est la discussion passive, le pouvoir des mots et la liberté qu’elle apporte.  

Pourtant, ces mêmes mots vous ont amené à l’endroit où vous êtes. Dites-vous, M. Badawi, que votre discours, votre pensée, n’est pas en vain. Beaucoup, comme moi, pensent qu’il y a un chemin tracé vers cette liberté. Pour les femmes, la coexistance entre les religions, une égalité pour tous.  

Je pense que ces mots ont tracé un chemin, que votre gouvernement ne pourra pas arrêter. Nous sommes dans une ère où tout est partagé, diffusé plus vite. Votre voix a été entendue jusqu’à une jeune fille de 17 ans dans une école secondaire de Québec. C’est une mini victoire qu’il faut prendre en compte. Une façon de vous dire que vous n’êtes pas oublié. Que beaucoup pensent ´a vous et comme vous 

J’espère plus que tout que cet enfermement ne sera pas pour rien. Que vous sortirez et verrez le changement initié par votre courage, votre force.  

Vous êtes quelqu’un de fort M. Badawi et votre gouvernement ne pourra jamais vous enlever tout ça. Il ne pourra pas éviter le changement qui se déroule dans le monde. Que la religion s’ouvre et n’est pas supérieure aux autres. Que tous les humains sont égaux, que les femmes ont aussi une pensée.  

Nous sommes avec vous, M. Badawi 

La liberté viendra. 

Chiara Palumbo, Québec. 

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