Ma déambulation dans un Trait


            On ne se rend pas compte à quel point la vie change, notre vie évolue si vite.  

Plus jeune, j’adorais marcher. Je faisais souvent de longues promenades avec les membres de ma famille. Que ce soit pour nourrir des canards dans un étang, le dimanche après-midi, ou encore, dans les Ardennes, au chalet loué par mes grands-parents. 

Désormais, c’est tout le contraire. Je ne profite plus comme avant de mes balades. Il me faut très souvent, le plus grand des courages, pour m’évader de ma couverture bleue sur mon divan si doux.  

Quand j’ai annoncé à mon copain que je devais faire une promenade pour un devoir, il en était très étonné, mais assez content. Par contre, quand je lui ai dit que c’était pour une recherche de graffitis, il ne savait pas où nous pouvions aller.  

Après de longues réflexions, et de dernières minutes, j’ai décidé de me promener dans une place connue par nous deux : Trait-Carré, à Charlesbourg. La première raison est que j’étais certaine de trouver au moins un graffiti dans ce tas de petites ruelles, et la deuxième, c’était la proximité de mon appartement. Les promenades dans un parc ne me dérangent pas, mais celles dans la ville me plaisent beaucoup moins. 

On commence par se garer à la Bibliothèque Paul-Aimée Paiement. J’aime énormément les bibliothèques. Elles ont toujours su m’apaiser, même de leur côté extérieur. Une sérénité qu’on ne trouve pas ailleurs. On sort de la voiture, du parking, pour longer le bâtiment. Tout de suite, je remarque des dessins sur la fenêtre. Je me demande si on peut considérer ça comme une peinture ou un graffiti. La nature y est représentée à son meilleur. Une branche d’arbre, avec des maisons au toit rouge qui longe le bois. Juste à côté, en gros, ce qui ressemble à des hirondelles, voltigent sur le restant de la vitre. Je ne peux m’empêcher de penser à la façon dont ils arrivent à nettoyer la fenêtre sans briser l’œuvre 

Olivier et moi décidons de continuer le chemin. En lui posant la question, il ne pourrait pas non plus me dire si oui ou non, c’est un graffiti. Il a beaucoup de talent en lui, mais celui d’artiste plasticien est trop loin de l’être. 

On n’a pas besoin de faire cent pas, que sur un bac vert forêt, plusieurs petits graffitis l’enserrent. Le premier que je remarque ressemblent soit à deux gros poumons, ou deux couilles. Je n’essaie pas de chercher plus loin, il se pourrait que ce soit les initiales de l’artiste et que je sois trop aveugle pour le comprendre. Sur ce même dessin, deux autres petits symboles : un avec beaucoup de traits, l’autre plus arrondie accompagné de deux points. Je me dis qu’ils ont dû être rajouté après les deux « poumons-couilles ». Les mêmes petits dessins se retrouvent tout autour du bac, ce qui confirme ma petite théorie. 

Je décide de continuer pour trouver d’autres sortes de graffitis.  

Déçue. Je pensais que les artistes graffiteurs de Trait-Carré seraient plus créatifs que ça, et pourtant. Je retrouve les mêmes sortes de symboles sur des poubelles, des bacs, quelques murs, mais rien de bien exceptionnel. 

Je peux en conclure deux choses : soit les mêmes graffiteurs se sont promenés dans les rues pour répandre des graffitis sans expression, ou alors, je suis comme Olivier et l’art conceptuel ne sera jamais ami avec moi. 

Ne vous en faites pas, j’ai quand même profité de cette promenade en amoureux. 





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