il fait soif il fait faim
ça goûte chaud ça goûte épais-
n'importe quoi.
la vue ample le soleil plombe
les nuages flottent
le jardin ombre mon cou je le nourris
de ma sueur
je m'étendrais si-
la lourdeur se dissiperait si-
les pieds et leurs corps sont interdits
sur les fines herbes
du jardin
ma main effleure un mur râpeux
des flocons de peinture saupoudrent le chemin
le jardin me lance
des roches son souffle
m'expulse
je ne lui sers à rien
je descends les marches
comme si je les montais
devant moi les toits
les clochers les tuiles
se mélangent mais rien ne me remue
sauf les plantes le lierre
et les oiseaux
/ je m'imagine la mer et son sel
bouillonner derrière la ville
rien de plus faux que la mer
quand on ne la voit pas /
le vent me manque j'étouffe je
recrache la salive acide
l'asphalte grésille l'effort suinte
à ma surface
je m'évapore
une porte s'ouvre un tablier s'avance je l'agrippe
il m'assoit sur une chaise
je mijote
il revient avec des tomates
un verre d'huile et un verre d'eau
et un verre de vinaigre
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