Le pain rompu
j'avais huit ou
neuf ans
visage d’enfant inondé
de soleil
d’une Italie
jamais vue
le visage dressait
tranquillement une table
la recouvrait
d’une nappe
déposait
soigneusement une bouteille
deux verres
une énorme miche
de pain croûté
quelques tomates
bien rouges
de l’huile d’olive
toute verte dans une petite fiole
du sel du poivre
déposait des
tranches de mortadelle
de prosciutto et
de saucisson
en silence dans
les assiettes
je tendais la
miche déchirée
chacun poivrait
et poivrait
chacun poivrait
chacun
La chimie
c'était chez elle
dans sa cuisine
je n'en ai rien
oublié
les conversations
culinaires
les joutes
verbales
les trucs et les
secrets d'alcôves
pâtissière à livre
ouvert
elle retournait
les règles comme des crêpes
nos papilles
gustatives ne se sont jamais remises
de la tarte à la
crème
sublimée
par le miracle des
fours
Commentaires
Enregistrer un commentaire