Liberlettre

 





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À Ian Sidorov, Vladislav Mordassov et tous les autres dont la langue est trop honnête pour frencher les mensonges de votre président

 

Je ne sais comment exprimer ma rage quand l’injustice me serpente l’estomac, vicieuse, vénéneuse, quand elle m’empoisonne le corps en me serrant les tripes. Quand j’observe que chez vous, il y a un système de gestion des mots, et que les vôtres sont surveillés, sous contrôle carcéral.

L’enfermement de mots dans des cellules rouillées, des cellules usées que certains utilisent pour protéger l’absence de justification derrière leurs actions. Des mots qui font les cent pas dans leur cage, qui deviennent enragés d’isolement. Des mots qui n’avaient pas envie d’être enveloppés dans de la soie, qu’on a suffoqués, étouffés!

J’aimerais qu’on en parle, de la franche nudité de ces mots qui ont le malheur d’évoluer sur la place pudique de pays frileux. J’ai beau chercher les témoins, j’ai jamais vu ou entendu parler d’un mot qui a mis quatre balles dans le dos d’une journaliste dans le hall de son immeuble, R.I.P. Anna Politkovskaïa.

J’invalide la « tentative d’organisations de troubles de masse » quand s’expriment amour et empathie pour la condition humaine. J’acerbe les « infractions au régime » d’une couverture mal bordée sous un matelas qui repousse toute tentative de réconfort.   

Maintenant j’aimerais m’adresser à ce lâche « Monsieur », fraudeur, meurtrier, qui dirige votre pays.

J’ai peur de vos oreilles malades qui ne supportent aucun bruit autre que le son de votre voix.

J’ai peur que votre regard se balade sur des idées qui n’emprunte pas votre voie.

J’ai peur de votre nez déréglé qui sent une menace là où s’exhalent des opinions libres qui ne portent pas votre parfum.

Plus encore, j’ai peur de vous satisfaire en déclarant tout ça.

Peur, c’est bien le seul mot qui a obtenu votre immunité?   




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