Pour Ilhan Çomak et son oiseau
Inspirer par votre histoire... une envolée poétique et colorée de mysticisme.
Cette enveloppe qui donne libre cours à ma conscience, en cette époque, apparue. Elle est apparue au cœur d’une ample liberté — latitude — que nul de mes ancêtres auparavant n’a connu, mais dont tous ont aidé l’accroissement admirable.
Mais pourquoi ?
Pourquoi l’ont-ils fait? Il faudrait
que je sache la raison d’être derrière
le présent
dont je suis l’héritier
Il y a des oiseaux dans la forêt qui chantent et qu’on préserve, il ne faut pas que je l’oublie. Que les arbres brûlent de nouveau, il ne faut pas. Il faut, au lieu, que ma marche se termine à l’endroit de leur rencontre et que je me tienne debout, comme eux, comme les arbres — les ancêtres. Que je sois solide et enraciné pour ce qui est bon. Que j’aie moi aussi, à ma mort, au bout de la branche, un oiseau dans ma main qui babille et dans l’autre le nid et les œufs. Et puis, que je respire pour tous mes descendants.
Alors je descends
Je prends conscience de tous ceux qui m’ont donné tant d’oiseaux. Je fais la marche de l’anamnèse. Vers l’intérieur. L’histoire est écrite, elle n’a pas d’autre but que celui d’être écouté.
Et là
je sais
La forêt s’agrandit et de plus en plus les arbres sont tenants et je me sens bien où je suis, en ces jours. Nonobstant, nous n’avons pas fini ce voyage, cet effort nous appelle (recevons ses échos) et je suis le cœur en joie de voir que ma génération continûment élargit l’orbite, repoussant tout ce qui entrave encore; forcent et pressent tous ensemble et tous en cercle pour agrandir et donner largesse et souffle d’aile inouïe à ce mot tout-puissant… à ce mot — le plus grand malheur au monde est de l’avoir inventé, je crois bien —, Liberté
Tu n’aurais jamais dû naître, mot, tu n’aurais jamais dû. Toi qui fais partie de l’Essence, des fondements profonds. Tu es ici par l’apparition de tes antonymes féroces — forces opposées — qui bombardent et qui tentent de résorber ton bouclier-sphère irradiant. Forcis-toi à tous ces coups! Et sans relâche amplifie-toi! Bientôt tu toucheras la fin de l’univers et de nouveau, tu n’auras plus besoin d’être nommé.
Mot
je vais, avec mes prochains, à ta disparition
pour le bien-être de tous
et dans mon ADN — je renforce et je récite
J’écris ton nom[1]
[1] Paul Éluard .
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